Fête du livre de Bron, du 5 au 7 mars

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Fête du livre de Bron 2010
Fête du livre de Bron 2010

Il y a de belles fêtes. Comme la fête du livre de Bron. Un rendez-vous avec les premiers rayons de soleil du printemps. Car chaque année, pour cette fête, il fait beau. Alors, entre deux rencontres, tu vas te poser dehors, avec ta tasse ou ton verre, avec le livre d’un auteur que tu viens de rencontrer. Tu es dans ce qu’il a dit en toi. Des centaines de personnes étaient là, avec toi. Rares instants de communion. Magie. Magie dans la salle des balances, la salle des parieurs, la salle du manège (la fête a lieu dans un hipppodrome !) où sur l’un de ces podiums à peine plus haut que le reste de la salle, les écrivains invités répondent aux questions de l’animateur. Peu importent les questions, les réponses, ce sont des prétextes, nous sommes tous là pour la même raison, la fraternité de la littérature, le désir d’écouter nos porte-parole. La fête du livre  de Bron est une fête d’amoureux de la littérature.

Cette année, une cinquantaine d’écrivains invités. Parmi eux, quelques uns dont j’ai envie de vous parler très particulièrement :

  • John Berger, un écrivain engagé, il en reste !, auteur d’une oeuvre très variée, dont dernièrement De A à X, roman par lettres entre un prisonnier politique et sa femme.
  • Guy Gofette, le poète.
  • Denis Robert, le journaliste et écrivain sous le coup de procédures judiciaires dans le cadre des affaires Clearstream.
  • Florence Aubenas, auteure de l’important Quai de Ouistreham, reportage sur les précaires.
  • Et Lionel Ray, Maryline Desbiolles, Laurent Mauvignier, Jean-Pierre Spilmont, Corinne Lovera Vitali, Arnaud Cathrine et tous les autres.

De Guy Goffette :

Comme ceux qui crurent un jour dépasser l’horizon
et qui, le geste las, ne parlent plus qu’avec leur chien,

tu répètes que le bonheur est plein de vide

Le pêcheur d’eau, éd. NRF, Collection Poésie/Gallimard

En ouverture, jeudi soir 4 mars,des poèmes de Raymond Carver, mis en narration musicale par la Compagnie Théâtre Détours, extraits de La vitesse foudroyante du passé, éd. L’olivier et Là où les eaux se mêlent, éd. 10/18.

Le bonheur vient
sans qu’on s’y attende. Et va bien au-delà
de tout ce qu’on peut en dire tôt le matin.

Et encore :

Vous sortez simplement, vous claquez la porte
sans réfléchir. Et quand vous comprenez
ce que vous avez fait
c’est trop tard. Si ça ressemble
à l’histoire d’une vie, alors très bien.

Venez à la fête du livre de Bron les 5, 6 et 7 mars. C’est direct en tramway depuis le centre ville et la gare de la Part Dieu. Si vous venez pour le week-end de Paris, de Marseille, de Toulouse, et si vous aimez  Ben, profitez-en pour faire la grande rétrospective Ben au Musée d’Art Contemporain.

Venez, il y aura du soleil, le printemps et, au coeur, la littérature.

Venez, vous dis-je !

Infos pratiques et programme :

http://www.fetedulivredebron.com/

Tata Milouda, mon stylo, mon cahier

Ecoutez Tata Milouda :

Lorsque j’étais petite j’aurais aimé aller à l’école

mais mes parents ne voulaient pas

parce que j’étais fille

[…]

J’avais rêvé de prendre un stylo un cahier

A mon époque je ne trouvais pas mon stylo mon cahier

A 50 je trouve mon stylo mon cahier

[…]

grâce aux cours d’alphabétisation

[…]

Ecoutez Tata Milouda slamer !

(entendue ce dimanche sur France Inter dans l’émission Crumble de Marie-Pierre Planchon)

L’espace MySpace de Tata Milouda

Abdel Hafed Benotman

Le journal Le Monde vient de mettre en ligne un très très bon documentaire multimédia « Le corps en prison« .

Des ex prisonniers témoignent des atteintes de la prison et du système carcéral sur leur corps. Force brute de leurs voix, de ce qu’elles disent et de leur texture. Sobriété du reste autour, photos noir et blanc, sommaire en forme d’inventaire. Difficile de ne pas mettre en rapport ces témoignages avec les proclamations des corps en liberté dans les rues en ce début d’été.

Parmi ces témoins, Abdel Hafed Benotman, auteur de romans et nouvelles noirs remarquables publiés dans l’excellente collection Rivages/Noir dirigée par François Guérif :

  • Les poteaux de torture, nouvelles
  • Les forcenés, nouvelles
  • Marche de nuit sans lune, roman

Dureté, humour, tendresse. Lisez ses romans et vous aurez forcément envie de lire :

  • Eboueur sur échafaud, récit autobiographique

pour en savoir plus sur cet écrivain remarquable dont la vie est tellement marquée par les conséquences de la guerre d’Algérie, le racisme et le mécanisme de la double peine.