Promenade en amoureux dans l’or de ce tantôt

Ensemble, ils vont à lente allure au milieu de la promenade sablée, entre les deux rangées d’arbres, troublés une fois seulement par la chute d’une plaque d’écorce, droit devant eux. Ils s’arrêtent, lèvent la tête, considèrent les larges ocelles ocres des maîtresses branches, vingt mètres au-dessus d’eux. Il se tourne vers son épouse, elle a le visage incliné vers le ciel, cheveux en arrière, dans une tache de soleil mouvante comme de l’eau. Quand elle découvre qu’il la regarde, ils ont de concert un petit rire qui s’en va devant eux entre les fûts clairs des platanes tel des vers de Trenet. La promenade se termine par un muret. Ils le longent puis s’engagent dans l’escalier qui mène à la rivière. Alors qu’ils vont disparaître, éclate à l’autre bout de la promenade une musique qui les fait s’arrêter et se retourner. Un sourire naît sur leurs visages. Se regardant, ils éclatent d’un rire d’enfant.

A image of the sun on Earth, par Ly-Lee — http://fav.me/dwum26An image of the sun on Earth, par Ly-Lee

À une fenêtre à l’étage de la salle des fêtes, Joël demeure rêveur,  regardant encore à l’autre bout de la place l’escalier par où ses parents viennent de disparaître. Il manipule son appareil photo pour examiner les clichés qu’il vient de prendre. Il les regarde une deuxième fois puis descend vers la musique qui vient de commencer dans la salle des fêtes. La vie est belle, dit-il à haute voix dans l’escalier.

embrace by PumpkinMelody - http://fav.me/dh3f35Embrace, par PumpkinMelody

Le long de la rivière, ils rencontrent de gros cailloux, des pierres roulées du talus, des ornières creusées par des engins agricoles. Il lui donne la main pour l’aider et elle le remercie de ce petit hochement de tête oblique qu’elle ne donne qu’à lui. Le chemin a été dur et ils ont peiné pour en arriver là. Pourtant, quand ils se retournent, leurs yeux ne distinguent plus ni trou ni ornière derrière eux, ils ne voient plus du chemin que les haies attentives penchées sur les deux bandes de terre ocre parallèles, les ombres quiètes des arbres et, dans l’auge constituée par les parois des haies, le liquide doré du soleil où nagent des nuées scolaires de moucherons, de larges papillons aux ailes galonnées de capitaines et des libellules venues de la rivière au corset couleur de tanches.

À un tournant, un arbre tombé en travers du chemin leur barre la route. Il est si vaste que ses branches vont jusque dans la rivière. Elle s’adosse au tronc couché qu’il caresse un instant de la main comme si c’était elle, allongée.

— Tu te souviens ? lui demande-t-elle.

— Nous n’étions pas mariés.

Vu d’en-dessous, le feuillage de l’arbre a le vert des feuilles des saules et ressemble aux taillis qu’une tempête aurait couchés. On a envie d’y passer la main et de l’oublier dans l’épaisseur touffue. Ce désir, ils l’ont en même temps, ils lèvent la main vers le visage de l’autre et, d’un mouvement tournant, elle continue vers la nuque de son mari, l’attire à elle, et quant à lui, il descend sa main sur l’épaule à demi dénudée, descend encore et l’appuie sur le tronc et fait de même avec l’autre, et des deux mains maintenant il est appuyé sur le tronc et elle est emprisonnée entre le tronc, le torse et les bras de son mari. Elle lui tient la nuque et l’attire jusqu’à ce que leurs visages soient si proches qu’ils voient dans les yeux de l’autre les petites taches dans l’iris et alors ses mains reviennent de la nuque au visage de son mari qu’elle serre tout entier dans ses paumes et elle pose sa bouche sur la sienne et, quittant le jour, l’arbre et le chemin, elle ferme les yeux, se rejoignant elle-même.

— C’était exactement comme ça, lui dit-il.

— Oh oui ! répond-elle.

Atomi imprastiati de soare par Ly-Lee, http://fav.me/dwz6nqAtomi imprastiati de soare, par Ly-Lee

On a poussé les tables contre les murs, balayé les boulettes de papier et les serpentins dans un coin, on danse. Quelqu’un met, « C’est la chenille qui se prépare / En voitur’ les voyageurs / La chenill’ part toujours à l’heure / Accroch’ tes mains à ma taille. »

— Il faut qu’ils dansent avec nous !

— Mais ils ont disparus !

— Où sont-ils ? Il faut les retrouver !

my SECRET by let-it-di - http://let-it-di.deviantart.com/art/my-SECRET-79883108My SECRET, par let-it-di

Ils contournent l’arbre. Le chemin rejoint la berge et ils marchent main dans la main, dans le bruissement de l’eau. Des toiles d’araignées palpitent dans les buissons, les bords du chemin sont couverts d’une herbe fine comme cheveux. Elle se baisse pour la caresser.

Elle le regarde dans les yeux, « Nous avons fait l’amour sur cette herbe. »

Il l’attire contre lui, « Ma chérie. »

ghosts by PumpkinMelody - http://fav.me/dosxlrGhosts par PumpkinMelody

— Viens, dit Joël à Laurence, je sais où ils sont.

— Mais les autres ?

— Ne leur dit rien surtout. Viens !

excuse me by PumpkinMelody - http://fav.me/dog7cjExcuse me, par PumpkinMelody

Il lui montre de l’autre côté de la rivière le mur neuf entourant la prairie qui s’emplira dans les années à venir de tombes, prenant la suite de l’ancien cimetière au pied de l’église. Leur caveau est déjà ici, grès moucheté de bleu.

— Notre château, dit-il avec un sourire moqueur.

Le chemin s’enfonce à nouveau dans les arbres. Ils marchent si près l’un de l’autre que l’on ne distingue entre eux qu’une fente de jour flottant dans la lumière de la forêt au gré de leurs pas, fente si étroite par moments que la couleur de leurs vêtements se mêle alors en une couleur nouvelle et hésitante, opacifiée par la lumière du chemin et nimbée de feuilles et d’écorces et de ciel.

Fading away like... by Viscosa - http://viscosa.deviantart.com/art/Fading-away-like-104570848Fading away like…, par Viscosa

Quand ils les ont aperçus au loin dans le chemin, Joël et Laurence se sont arrêtés.

Maintenant, ils les regardent s’éloigner lentement sur le chemin qui s’insinue entre les arbres et la rivière si doucement qu’au bout on ne sait plus lequel est l’un, lequel est l’autre, et que, renonçant à les démêler, on les unit en une seule personne.

— Tu crois que tu fêteras tes noces d’or, toi ? demande Laurence à son frère.

— Je les aime tu sais, dit-il.

pola 34 by osquibb - http://osquibb.deviantart.com/art/pola-34-72626423Pola 34, par osquibb

Parmi les acacias en fleur sous lesquels ils vont, elle soulève sa main entraînant avec elle la main de son mari pour l’appuyer sur son cœur.

— Tu sens ?

Il incline à demi la tête. Ses narines une seule fois se gonflent, puis il souffle doucement par ses lèvres entrouvertes, et l’air qui en sort ne fait pas plus de bruit qu’eux s’éloignant sur ce chemin, si doucement qu’il leur faut un long temps pour se fondre l’un en l’autre, pour constituer une silhouette complètement unie. Ils sont une flamme de bougie dans une atmosphère à peine troublée parfois par la brise venue de la rivière, et ce mouvement les rapproche encore.

Longtemps, leur fille et leur fils les regardent s’éloigner entre les arbres, devenir un doigt, puis une brindille, une graine, se fondant peu à peu au chemin.

Gilles Bertin


Texte publié initialement en 2011 lors de Vases communicants avec Jean-Yves Fick sous le titre Nous n’étions pas mariés.

Toutes les images (photos, polaroïds, collages) sont des créations d’artistes partagées sur DeviantArt, l’occasion de vous faire connaître ce remarquable lieu. Leurs références :

Pour aider ton conjoint en 2011

Au réveil, ce matin 31 décembre 2010, ton compagnon te joue son grand numéro hebdomadaire : tout va mal, il est nullard de chez nullard, tellement fatigué. Youkaïdi-kaïda, tu tentes de le rassurer. Tu adores ce rôle : tu es sa béquille,  son déambulateur, son fauteuil roulant vers  le bonheur. Du lit, vous passez à la table du petit déjeuner. Devant le café, il t’explique qu’il ne croit à Rien. Il  prononce Rien comme un calotin prononce le mot Dieu.

— Cette façon de faire est un moyen pour me détruire,  je ne suis pas le seul… Tous ces gens qui ne mangent pas, qui tombent malade exprès (il insiste, « exprès»), qui boivent ou qui jouent.  La mort ne me fait pas peur. De toute façon, j’aurai une retraite si faible qu’il vaut mieux que je meure avant.

The Labyrinth of memory
Creative Commons License photo credit: Mister Kha

Tu comptes le nombre de fois où il t’a joué Suicide, mode d’emploi en 2010. Tu imagines tout 2011 comme ça, 52 fois la même blague.  Que fais-tu avec cet emplâtré ? Néanmoins, comme ces camions toupies qui inlassablement amènent du béton liquide sur les chantiers, tu reviens à l’assaut de sa sinistrose.  Cette fois avec du lénifiant de chez lénifiant, l’estocade finale, Michel Drucker ferait pas mieux. Tu te plantes devant la fenêtre et tu désignes le SDF qui dort en bas, sous le porche de la supérette en faillite, sur un canapé défoncé comme lui. Ton conjoint a de la chance ! Mais il flaire le chausse-trappe. Tel Bonaparte à la bataille de Castiglione, il opère un mouvement tournant :

— Comment peux-tu me donner des leçons ? Toi aussi, ta vie tu la rates !… Au cheval, tu n’as jamais dépassé les sélections régionales. Et ta peinture, même pas exposée. Je ne te parle pas des enfants… tu n’as pas pu en avoir !… tu ne te demandes pas pourquoi ?

Mug de café dans les paumes, tu demeures immobile, présentant à ton conjoint un profil stoïque. C’est décidé, en 2011 tu le quittes. Mais plus tard dans la journée, rongée de remords, tu ressors ton vieux Propos sur le bonheur, Folio Essais n°21, 2 euros en occase. Il y a 89 ans, le 21 décembre 1921, Alain écrit :

Montrer partout le visage de l’ennui et s’ennuyer des autres. S’appliquer à déplaire et s’étonner de ne pas plaire. Chercher le sommeil avec fureur. Douter de toute joie ; faire à tout triste figure et objection à tout. De l’humeur faire humeur. En cet état, se juger soi-même. […] Se faire bien laid et se regarder dans la glace. Tels sont les pièges de l’humeur.

Une malhumeur… ça doit être ça la maladie de ton conjoint. La malhumeur, c’est une tumeur stationnaire. Ça ressemble à une nappe de pétrole, ça ne tue pas mais ça fait chier.

Et si tu essayais l’arme ultime ?… La poésie !

Let me dream
Creative Commons License photo crédit : Éole

Tiens par exemple, Oeil pour oeil de Norge, le seul poète optimiste du 20ième siècle :

Norge

Tes petits cris dans l’azur,
Tes craquements de fémur,
Sont tes amours les plus sûrs
Passés, présents et futurs.

Bouvreuil, chevreuil, écureuil,
Le monde est là, sur ton seuil,
Tu n’as que toi pour accueil,
Tu n’as que ton œil pour œil.

[…]

Serre-toi dans ta hantise
Goûte-toi dans ta bêtise,
Tu n’as que toi pour chemise,
Pour jeu, pour cœur et pour guise.

C’est en poche chez Gallimuche : Poésies 1923-1988, Norge, collection Poésie/Gallimard, n°237, pages 60 et 61. Allez courage en ce dernier jour de 2010 ! Un petit dernier pour la route afin d’aider ton conjoint à se préparer à 2011 :


LA GRANDE SOPHIE – Du courage

PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales Paternité, Pas d’utilisation commerciale, Partage selon les Conditions Initiales

Sexe et désir masculins

« Toute cette turbulence, ce bonheur, je les dois au Viagra. »
Philip Roth, La tache

Le sexe masculin a changé, c’est ce qu’explique un article assez long du Monde 2. Fort alléchant au premier abord, cet article ouvre quelques pistes sur les dernières évolutions de la sexualité masculine. La plus intéressante sans aucun doute – au moins pour les hommes âgés de plus de 50 ans – est que l’on peut, même chenus, jouir fort tard dans sa vie car

« un homme est équipé pour faire l’amour jusqu’à 80 ans et plus »

selon Philippe Brenot, psychiatre, cité dans cet article. Or donc, cela veut dire qu’à 50 ans, on est en plein milieu de sa vie sexuelle… voilà de quoi ré »jouir » l’auteur de ce post.

On apprend aussi que le sexe ne s’use que si l’on ne s’en sert pas pour paraphraser la bonne vieille formule du Canard Enchaîné. Mais on apprend surtout qu’il existe désormais toute une pharmacopée doublée de chirurgie (des technologies) et de psychologie pour traiter ces troubles à coup sûr, quel que soit son âge. De quoi décoiffer Brassens qui chantait :

Il avait la tête chenue
[…]
Il eut un retour de printemps
Pour une de vingt ans.

Mais la chair fraîch’, la tendre chair
Mon vieux, ça coûte cher.
Au bout de cinq à six baisers
Son or fut épuisé.

Philip Roth pur jus, La tache dit de façon incarnée ce que cet article du Monde 2 dit en creux : le face à face compliqué, pathétique, glorieux de l’homme (âgé dans le roman) et de son désir. C’est la vitalité de l’écriture de Roth à travers les livres et les années qui nous parle le mieux du désir, seule « variable » capable désormais de faire capoter les nombreux traitements médicaux.

6 milliard d’Autres

Vu au Grand Palais à Paris l’expo conçue par Yann Arthus-Bertrand et réalisée par son équipe. Que dire ? Emotions. Rires. Pleurs. Secousses. Réflexions. Relativisations. Bonneurésolutions. Du mal à partir. A quitter leurs visages. Nos visages. Poussés dehors (gentiment) par les vigiles. Sensation comme après ma retraite de communion. Envie d’être bon. Aimer. Tolérer. Servir. Être un bon homme. Ah ! « Quand les hommes vivront d’amour… » Un seul regret. De taille. L’absence de questions sur le pouvoir, la puissance, la traîtrise, la méchanceté, la corruption, etc. Cela faisait un peu trop devoir de philo. Mais ce qu’il ressort surtout – plus que réponses et questions – ce sont tous ces Autres du monde entier, de toute race, de tout âge, encore naïfs, blasés, blessés, sages, révoltés, courageux, braves, aimants.

Le site web de 6 milliards d’Autres où l’on peut voir des vidéos ‘achement bien

Lecture autour du couple

Cet été, après avoir vécu une séparation particulièrement difficile et encore dans cette douleur, j’ai mis mon énergie dans la lecture de plusieurs livres sur la naissance et les fonctionnements du couple. J’avais évidemment conscience qu’en lisant ces livres je tentais de contrôler la situation.

Or donc, j’ai lu trois livres, Le paradoxe de la passion de Dean Dellis et Cassandra Phillips, La peur d’aimer de Steven Carter et Choisir qui on aime de Howard M. Halpern. C’était un peu trop d’un coup, vers le milieu d’août j’ai commencé à saturer. Que me reste-t-il de ces lectures aujourd’hui, au moment où je me (re)lance dans une démarche délibérée de rencontre ?

D’abord l’idée centrale développée dans Le paradoxe de la passion. Celle qu’il arrive souvent de se trouver dans un couple en situation déséquilibrée, l’un des deux étant dominant et l’autre dépendant, ceci parce que pour une raison ou une autre les sentiments des deux ne sont pas à la même hauteur au même moment. Dans un couple qui « fonctionne » bien, ce déséquilibre passe fréquemment de l’un à l’autre. Chacun est à son tour à tour dans chacun des deux rôles. Mais en situation déséquilibrée de paradoxe de la passion, le couple n’est pas dans un fonctionnement basé sur l’échange mais dans un fonctionnement centré sur des jeux de pouvoir. Ce qui se traduit souvent par le classique « Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis. » Par des souffrances des deux partenaires, l’un de ne pas être assez aimé, l’autre de culpabilité. Le couple peut passer beaucoup de temps dans cette situation. Et si enfin le dépendant choisit de rompre sa dépendance, de s’en aller, alors à ce moment la relation s’inverse, le dominant à son tour devient le dépendant. On se remet alors ensemble car l’ancien dépendant n’en croit ni ses yeux, ni ses oreilles : celui qui ne l’aimait pas l’aime enfin. Dès les retrouvailles, la relation s’inverse une nouvelle fois, l’ancien dominant redevient dominant dès qu’il a « récupéré » son « dépendant ». Ce cycle rupture/retrouvailles peut se rejouer plusieurs fois. Je peux en témoigner.

Qui choisit-on d’aimer ? En voilà une bonne question. Dans Choisir qui on aime, Howard M. Halpern, souligne d’abord à quel point on peut s’accrocher à des relations dans lesquelles on souffre, où on ne se retrouve pas tel que l’on est (voir ci-dessus). Il traite donc lui aussi de dépendance amoureuse puis il examine les raisons personnelles qui peuvent nous y mener. Car nous sommes des victimes consentantes, même si c’est à notre corps défendant. Nous sommes souvent attiré par les mêmes personnes jusqu’à temps de se décider enfin d’aimer la « bonne » personne. Celle qui nous attire tout en étant capable d’établir avec elle une relation équilibrée. Mais pour nous, lecteur de ce livre, comment être cette bonne personne pour l’autre, celle que nous souhaitons rencontrer ? Conseils classiques : être capable de romantisme, écouter, entendre, accueillir l’autre tel qu’il est. Et moins classiques, s’élargir à quelque chose de grand, social, philosophique, religieux, artistique, etc. Evidemment ces conseils sont assez théoriques quand on se retrouve en situation amoureuse dans la vraie vie bien réelle, un peu comme quand on doit appliquer les conseils d’un moniteur de ski ou de tennis. L’intérêt de Choisir qui on aime est de montrer ce cheminement depuis le couple décrit dans Le paradoxe de la passion vers un couple libre.

Le troisième ouvrage, La peur d’aimer, est lui centré sur l’engagement véritable dans une relation sincère. L’auteur traite des 8 courages à avoir (selon lui) pour s’ouvrir à cet amour : le courage de cesser de blâmer, de nous débarrasser de nos fantômes, de trouver notre soi et de lutter pour lui, de garder les pieds sur terre, de laisser les autres apprendre à nous connaître, d’apprendre la leçon de l’acceptation, de tracer une nouvelle voie, de regarder nos angoisses en face. Ce livre donne envie d’essayer à nouveau en faisant la part de ce qui relève de la décision profonde, du dépassement de ses réactions habituelles pour passer à de nouveaux comportements respectueux de l’autre et de soi-même.

Il m’est resté de ces trois livres le ressenti que l’amour est une « chose » à deux niveaux. Le premier est compulsionnel, passionnel, source de souffrance. Le second est mature, facteur de respect mutuel. Passer de l’un à l’autre, de l’amour passion à l’amour respect, nécessite à la fois de l’intuition, de la finesse, de la sensibilité et de la détermination, du courage, de la persistance. Cela en vaut la peine.