Biellesest une nouvelle revue de création littéraire. Ses pères : Dominique Castanet & Thomas P., deux lyonnais.
Le numéro 0 de Biellesutilise la structure des Contes des Mille et une nuits. Chacun des huit auteurs — dont je suis pour ce numéro — a écrit à son tour, sans connaître les textes de ses prédécesseurs. Le fil entre chaque : un élément tiré du texte précédent, phrase ou personnage, incorporé par l’auteur suivant. J’étais le troisième et, voici quelques longs, longs mois, Thomas m’a envoyé :
« Une épicerie abandonnée, avec des vieilles boîtes de conserves »
Biellesest un voyage dont chaque étape envoie vers une nouvelle direction, inattendue, avec cependant ce petit air de la veille dans un nouveau paysage, un lien plus fort qu’il n’y paraît.
Ruberto Sanquer aime ses personnages. Les plonger dans des univers luxuriants, de la plus haute fantaisie. Les confronter à des dangers immenses. Qui dépassent leurs capacités, elles et ils sont bien trop jeunes pour de telles tâches. Mais… à vrai dire… Ruberto Sanquer ne les laisse pas seuls. Penchée sur leur destin, elle a pour elles et eux, une très profonde empathie. Qui a fait battre mon cœur de lecteur. Fan ou non de fantasy, on est pris.
Rencontre avec Ruberto Sanquer le samedi 29 janvier 2017 à 11h30 à la Halle Saint Pierre, au pied du Sacré-Cœur.
Extrait de L’aura noire :
L’aura noire, Ruberto Sanquer, éditions Scrineo, Parution : 26 janvier 2017, ISBN : 978-2-3674-0456-1, 352 pages, 17,90€
La Cartoucherie et ses cinq théâtres est au milieu du Bois de Vincennes un lieu magique. Dimanche 10 avril, l’associationLe lire Le dire propose au Théâtre de L’Épée de Bois une rencontre/lecture avec Brèves.
Présentation de la revue, lecture de textes par des lecteurs confirmés, dialogue et pot de l’amitié avec le public. Georges-Olivier Châteaureynaud qui parraine cette rencontre sera là.
Au plaisir de vous retrouver autour de Martine et Daniel Delort, les créateurs en 1975 de Brèves et de Georges-Olivier Châteaureynaud.
Rencontre/lecture présentation de la Revue Brèves par l’association Le lire Le dire, sous le parrainage de Georges-Olivier Châteaureynaud — Dimanche 10 avril, à 18 heures, à L’Epée de bois, à Vincennes — Participation aux frais : 10€
La littérature ne peut rien, tu le sais. Quel étrange business elle mène derrière son faux air de savoir ! La rebelle qui veut s’faire les rupins. Qui s’croit maligne et puis malaimée. Prétentieuse, va ! Se croit même au-dessus de la philosophie qui s’y croit pourtant avec ses insectes à chevelure souple et chemises à col ouvert. Mais la littérature n’est que papier, carton, étagères. Dans les librairies, les gens achètent du papier ; la littérature est un commerce de lourds cartons dont le contenu n’a aucune influence sur la marche du monde. Si la littérature avait un quelconque pouvoir, cela se saurait. Ton médecin t’en prescrirait, ton manager exigerait que tu lises. Mais la littérature n’est rien et tu devines la pirouette à laquelle va se livrer l’auteur de ce billet pour le conclure sur une note optimiste : il va arguer que c’est justement parce que la littérature ne peut rien, qu’elle est importante. Cependant, toi tu sais que la littérature est off, out, qu’elle n’intéresse plus qu’une poignée de gens qui ne s’intéressent à rien d’autre. Comme les dingues d’opéra. La littérature provoque des effets aussi difficiles à déceler dans notre monde que les microscopiques ondes gravitationnelles récemment découvertes. Il a fallu deux détecteurs en équerre longs de trois kilomètres pour enfin les repérer. Ces ondes résultent de la courbure de l’espace-temps par de gigantesques trous noirs à des milliards d’années-lumière. Les livres sont comme ces trous noirs, masses magnétiques colossales tapies dans les replis de notre univers. Mystérieux et invisibles. Tu n’en perçois que des effets indirects, une étrange attraction, des objets qui tombent, qui se cassent, des larmes, il y a une lutte sourde, des cris silencieux.
Gilles Bertin
Ce texte est une réponse à la question thématique de la 30ième fête du livre de Bron : « Que peut la littérature ? »
La fête du livre de Bron a lieu du 4 au 6 mars 2016 (ce sera la 30ième édition) à l’Hippodrome de Parilly, 4-6 av. Pierre Mendès France, 69500 Bron — Tramway T2, arrêt Parilly – Université – Hippodrome
À signaler vraiment, vraiment, plus que particulièrement, la lecture musicale du Requiem des innocents du grand Louis Calaferte par Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro, samedi 5 mars à l’Espace Albert Camus, 1 rue Maryse Bastié, 69500 Bron. Réservations : 04 72 14 63 40
Brèves publie une deuxième de mes nouvelles, Les chênes de Larroque Saint-Georges, dans son n°107 paru fin 2015. La première était Quelque chose est mort dans son n°95 en 2010.
Vous pouvez trouver Brèves dans les librairies ayant un rayon de revues ou la commander en ligne en suivant ce lien.
Si vous aimez ou désirez découvrir la nouvelle contemporaine, Brèves est l’une des revues à lire.
Voici un extrait de Les chênes de Larroque Saint-Georges, presqu’au début :
C’est la première fois depuis que nous habitons ici, voici des années, que je me retrouve dans le parc avant le lever du jour. Je m’arrête à nouveau : je ressens la présence des chênes, comme s’ils étendaient leur feuillage à mes poumons. Le père d’Élisabeth les a plantés quand il a acquis ce domaine, avant la naissance de sa fille, il avait déjà réussi dans la vie. Vingt chênes de chaque côté de l’allée qui remonte au château, c’est comme ça que les gens du coin l’appellent – une grosse maison bourgeoise, en fait. Laissez quarante ans à des chênes et, chaque automne, vous obtenez ça : des bus stationnés sur le bas-côté, des ribambelles de vieux mitraillant les feuillages et la voûte des arbres, des couples de quinquagénaires buvant du vin dans leurs décapotables et des motards déambulant en combinaisons de cuir, casques au coude. Des scènes de films sont tournées là, Élisabeth loue ses chênes deux mille euros la journée. Larroque Saint Georges est son orgueil. Elle s’est endettée pour racheter leurs parts à son frère et à sa sœur. Moi, j’en ai l’usufruit. Un coup de sabre me déchire la poitrine. Élisabeth ! Que vas-tu penser de moi ?
Les chênes de Larroque Saint-Georges, Gilles Bertin, nouvelle — dans BRÈVES n°107, revue littéraire semestrielle, ISSN 0248 46 25 – EAN 978-2-91680-629-7, 160 p. 18 €