Parution : Douze & une nuits, éditions Atelier du Gué

La nuit, tu es à la fois un et une autre, « la nuit, je mens. »* Douze & une nuits est une anthologie sur la nuit éditée par l’Atelier du gué, superbement illustrée et maquettée par les élèves de l’École Estienne. « La nuit est bien plus que l’envers du jour. Le plus souvent sombre mais parfois illuminée, tour à tour onirique, dangereuse, effrayante ou mystérieuse, elle accueille toutes les situations et autorise toutes les fictions. »**

Treize nouvelles, treize auteurs dont moi, treize illustrateurs et beaucoup de genres, « du récit policier à la comédie amoureuse en passant par le conte fantastique ou le drame intime. »**

Ma nouvelle Naissance ouvre ce recueil.

Extrait

Prudemment, il regarda à gauche. Le mur et la prairie se confondaient. Il regarda à droite : pareil. D’un effort délibéré de sa nuque qui fit craquer sa colonne vertébrale, il regarda derrière lui. La prairie était déserte. Il haussa les épaules, il avait eu peur pour rien.
Cependant, il tremblait ! La crainte était là, impérieuse, tapie dans cette nuit. Il se dressa brusquement et courut vers le mur.
Il lui fallait sortir de cet enclos, rejoindre le monde normal, retrouver son minibus, rouler vers leur maison. Il y aurait des chansons à l’autoradio, des promotions pour du vin rosé et des barquettes barbecue. Le monde normal.
Où donc était le trou ?
Dans l’obscurité, tout était indistinct. Au hasard, il partit à droite, longeant le mur à grands pas, guettant l’ouverture. Ce ne pouvait être aussi loin, il rebroussa chemin. Il aurait dû compter ses pas, il ne savait même plus d’où il était parti. Il leva la tête, considéra la hauteur du mur : il était infranchissable. Il perçut un battement sourd dans la nuit. Son cœur. Il avait passé la tête dans le trou puis avait basculé dans l’herbe. Et maintenant, le trou avait disparu.
Il sortit son téléphone, un vieil appareil qui suffisait à ses besoins. L’écran brilla dans la nuit. Il appela Madeleine. Il ne se passa rien. L’appareil afficha, « Pas de signal ».
Les étoiles étaient lointaines maintenant, dures et froides.

Rendez-vous, 10 au 12 novembre

Rendez-vous sur le stand de l’Atelier du gué au salon de la revue, du 10 au 12 novembre. J’y serai samedi 11 en fin de journée.

Commande

En librairie (diffuseur Pollen).

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Ou pour mes amis auprès de moi et c’est moins cher.


Douze & une nuits, recueil collectif, éd. Atelier du Gué, ISBN : 978-2-91358-972-8, 130 pages, 15€

Auteurs : Gilles Bertin, Gilles Marie, Stéphane Croenne, Marie-Françoise Déodat-Kessedjian, Pierre Goujon, Jean-Claude Guillon, Ludovic Joce, Patrick Le Divenah, Chloé Maurel, Isabelle Minière, Jean-Louis Rech, Jean-Claude Tardif, Brice Torrecillas

Illustrateurs : Oriane Brunat, Daniel Capella, Clément Clausse, Chloé Farr, Blanche Fleuriot, Gabriel Kalnins, Claire Malissen, Blandine Molin, Joachim Perino-Pegalajar, Bertille Rondard, Elliot Royer, Thibault Vanderpoorte, Jeanne Verlhac

Maquette réalisée par les élèves du BTS édition de l’École Estienne.

* Citation d’Alain Bashung

** Quatrième de couverture (extraits)

« Bielles », revue cyclique — le numéro 0

Revue Bielles

Bielles est une nouvelle revue de création littéraire. Ses pères : Dominique Castanet & Thomas P., deux lyonnais.

Le numéro 0 de Bielles utilise la structure des Contes des Mille et une nuits. Chacun des huit auteurs — dont je suis pour ce numéro — a écrit à son tour, sans connaître les textes de ses prédécesseurs. Le fil entre chaque : un élément tiré du texte précédent, phrase ou personnage, incorporé par l’auteur suivant. J’étais le troisième et, voici quelques longs, longs mois, Thomas m’a envoyé :

« Une épicerie abandonnée, avec des vieilles boîtes de conserves »

Bielles est un voyage dont chaque étape envoie vers une nouvelle direction, inattendue, avec cependant ce petit air de la veille dans un nouveau paysage, un lien plus fort qu’il n’y paraît.

Les auteurs du numéro 0

Lire Bielles

Commencer par mon texte, « Avant »

Si à la lecture de ce numéro 0, il vous vient l’envie de proposer votre candidature pour la réalisation du prochain numéro, contactez Bielles.

Rencontre avec Ruberto Sanquer pour la sortie de « L’aura noire » samedi 28 janvier à la Halle Saint-Pierre à Paris

Ruberto Sanquer aime ses personnages. Les plonger dans des univers luxuriants, de la plus haute fantaisie. Les confronter à des dangers immenses. Qui dépassent leurs capacités, elles et ils sont bien trop jeunes pour de telles tâches. Mais… à vrai dire… Ruberto Sanquer ne les laisse pas seuls. Penchée sur leur destin, elle a pour elles et eux, une très profonde empathie. Qui a fait battre mon cœur de lecteur. Fan ou non de fantasy, on est pris.


Rencontre avec Ruberto Sanquer le samedi 29 janvier 2017 à 11h30 à la Halle Saint Pierre, au pied du Sacré-Cœur. 


Extrait de L’aura noire :


L’aura noire, Ruberto Sanquer, éditions Scrineo, Parution : 26 janvier 2017, ISBN : 978-2-3674-0456-1, 352 pages, 17,90€

 

 

La revue Brèves à La Cartoucherie de Vincennes, dimanche 10 avril

La revue Brèves à la Cartoucherie de Vincennes, théâtre de l'épée de bois, avec Georges-Olivier Châteaureynaud
Affiche par Jacques Gaïotti

La Cartoucherie et ses cinq théâtres est au milieu du Bois de Vincennes un lieu magique. Dimanche 10 avril, l’association Le lire Le dire propose au Théâtre de L’Épée de Bois une rencontre/lecture avec Brèves.

Présentation de la revue, lecture de textes par des lecteurs confirmés, dialogue et pot de l’amitié avec le public. Georges-Olivier Châteaureynaud qui parraine cette rencontre sera là.

Je serai des auteurs de la revue présents.

Mes nouvelles publiées par Brèves : Les Chênes de Larroque Saint-Georges (n° 107 en 2015) et Quelque chose est mort (n°95 en 2010).

Au plaisir de vous retrouver autour de Martine et Daniel Delort, les créateurs en 1975 de Brèves et de Georges-Olivier Châteaureynaud.

La-Cartoucherie-Epee-de-bois


Rencontre/lecture présentation de la Revue Brèves par l’association Le lire Le dire, sous le parrainage de Georges-Olivier Châteaureynaud — Dimanche 10 avril, à 18 heures, à L’Epée de bois, à Vincennes — Participation aux frais : 10€

THÉÂTRE DE L’ÉPÉE DE BOIS, Cartoucherie, Route du Champ de Manœuvre, 75012 Paris — Cliquer ici pour l’accès au théâtre
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Que peut la littérature ? Rien ! (question de la Fête du livre de Bron 2016)

Une lutte sourde

La littérature ne peut rien, tu le sais. Quel étrange business elle mène derrière son faux air de savoir ! La rebelle qui veut s’faire les rupins. Qui s’croit maligne et puis malaimée. Prétentieuse, va ! Se croit même au-dessus de la philosophie qui s’y croit pourtant avec ses insectes à chevelure souple et chemises à col ouvert. Mais la littérature n’est que papier, carton, étagères. Dans les librairies, les gens achètent du papier ; la littérature est un commerce de lourds cartons dont le contenu n’a aucune influence sur la marche du monde. Si la littérature avait un quelconque pouvoir, cela se saurait. Ton médecin t’en prescrirait, ton manager exigerait que tu lises. Mais la littérature n’est rien et tu devines la pirouette à laquelle va se livrer l’auteur de ce billet pour le conclure sur une note optimiste : il va arguer que c’est justement parce que la littérature ne peut rien, qu’elle est importante. Cependant, toi tu sais que la littérature est off, out, qu’elle n’intéresse plus qu’une poignée de gens qui ne s’intéressent à rien d’autre. Comme les dingues d’opéra. La littérature provoque des effets aussi difficiles à déceler dans notre monde que les microscopiques ondes gravitationnelles récemment découvertes. Il a fallu deux détecteurs en équerre longs de trois kilomètres pour enfin les repérer. Ces ondes résultent de la courbure de l’espace-temps par de gigantesques trous noirs à des milliards d’années-lumière. Les livres sont comme ces trous noirs, masses magnétiques colossales tapies dans les replis de notre univers. Mystérieux et invisibles. Tu n’en perçois que des effets indirects, une étrange attraction, des objets qui tombent, qui se cassent, des larmes, il y a une lutte sourde, des cris silencieux.

Gilles Bertin

Ce texte est une réponse à la question thématique de la 30ième fête du livre de Bron : « Que peut la littérature ? »


Une des rencontres 2010 - Photo ©Christine Chaudagne
Une des rencontres de la fête du livre de Bron 2010 – Photo ©Christine Chaudagne

La fête du livre de Bron a lieu du 4 au 6 mars 2016 (ce sera la 30ième édition) à l’Hippodrome de Parilly,  4-6 av. Pierre Mendès France, 69500 Bron — Tramway T2, arrêt Parilly – Université – Hippodrome

À signaler vraiment, vraiment, plus que particulièrement, la lecture musicale du Requiem des innocents du grand Louis Calaferte par Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro, samedi 5 mars à l’Espace Albert Camus, 1 rue Maryse Bastié, 69500 Bron. Réservations : 04 72 14 63 40