rester vivants

nous avons baisé tard dans la nuit et tôt ce matin
mon sexe est petit et frais
je me souviens d’un roman où le héros se moquait de son chef un matin en arrivant à son travail :
   « s’agissant de baiser chef, là, je te cloue » (il le disait intérieurement bien sûr)
pour la première fois de ma vie j’aimerais avoir des cicatrices sur ma gueule
comme ça… pour avoir l’air de
un bébé dans mes bras
n’imaginant pas plus loin que ce moment présent
où lui et moi traversons les quartiers de la ville et son fleuve
corps vides de pensées
entre mes cuisses et mon ventre ce lieu mystérieux
on a tous une bonne raison de rester vivants

 

Image : Tattoo by icoman (CC BY-NC 3.0) sur DeviantArt


Ligne 6, Paris

Les poèmes de métro publiés ici sont regroupés sur le tag poemes-de-metro

La forme Poèmes de métro a été inventée par Jacques Jouet, membre de l’Oulipo.

Publié par

Gilles Bertin

Voir page A propos

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.