Dimanche 1er septembre, inauguration
Statue municipale enveloppée, socle bâché. Aujourd’hui, 1er septembre 2013, inauguration. Le maire arrache le voile. On est au bord de la Saône, à Lyon, face à la colline où est née la ville, il y a 2000 ans. Vanité.
Lundi 2 septembre, la lyoniaiserie
On m’a écrit pour me dire que « Vanité, oui, sans aucun doute, mais pourquoi « lyoniaiserie », n’est-ce pas un peu fort ? Cela mériterait une explication… » La voici :
La plaque explicative apposée près de la statue évoque dans l’ordre 1/ un anti-héros, 2/ la Justice 3/ une invitation à la réflexion.
La Justice est en face, dans ce temple néo-classique à 24 colonnes édifié au 19e siècle par Baltard père. Une image solennelle de la justice et de la richesse lyonnaise évidemment destinée à marquer les esprits.
L’anti-héros est l’homme lyonnais (d’ailleurs, pourquoi ce choix d’un homme et pas d’une femme ?) se portant lui-même à travers ces 2000 années d’histoire.
Bien menée par le badaud de passage, la réflexion à laquelle l’invite fermement cette plaque explicative municipale, le conduit de cette grandeur de l’homme lyonnais (3 mètres, soit 50% de plus que le non lyonnais), de cette grandeur de l’homme lyonnais donc à travers les siècles aux richesse et beauté qui en sont le résultat. Regarde ô badaud ce qu’a bâti l’homme lyonnais, cette cathédrale et cette basilique, ce palais de justice et ces tours de la Part-Dieu, ce musée Confluence et ce Grand Stade, le cinéma et les médicaments, Bocuse et l’Abbé Pierre, regarde et constate.
Une lyonnaiserie est — définition Wikipedia — une expression ou un mot évoquant la typicité de Lyon.
Il évince volontairement toutes les pièces non lyonnaises (sans donner les critères de la « lyonnaiserie ») et tous les textes injouables dans un salon pour des raisons techniques. — (Paul Fournel, Guignol – Les Mourguet, page 82, 1995, Éditions du Seuil)
L’homme vu par l’homme lyonnais a une grande idée de lui-même. Vanité, vanité. Jusqu’au nom un peu lourd donné à la statue, THE WEIGHT OF ONESELF, en langue… américaine. L’homme lyonnais est fat.
C’est la Lyoniaise des Eaux en quelque sorte. La fatuité bien qu’au féminin est surtout portée par les « grands hommes » puisqu’il n’y a pas de « grandes femmes »
Bien vu Zoë ! D’ailleurs, la statue semble sortir du fleuve. Autre explication possible des artistes pour le choix d’un homme plutôt que d’une femme : la femme porte les enfants, l’homme porte donc l’homme. Logique !