Le mot qui te manque, Béatrice Libert

Sténopé Gilles Bertin, CC-BY-NC-ND — Lyon, quais de Saône, passerelle Saint Vincent

Quel mot te manque à la jointure du soir ?
Celui où prendre appui ?
Où perdre nuit ?
[…]
As-tu prononcé les mots qu’il fallait ?
Alors quel est celui qui te manque
à la jointure du soir et dont tu ne sais rien ?
[…]
Il ne vient pas. Il faudra dormir sans. Tu le devines.
Quelque chose te dit même que ce ne sera pas facile.
Que tu auras plus froid.

Trois extraits d’un poème du recueil de Béatrice Libert, Un chevreuil dans le sang, page 31, recueil que je présenterai sans doute prochainement ici.


Béatrice Libert, Un chevreuil dans le sang, Éditions l’Arbre à paroles, collection Anthologies, 2014, ISBN : 978-2-87406-583-5, 148 pages, 15€

Photo : sténopé Gilles Bertin — Droits : CC-BY-NC-ND — Passerelle Saint Vincent, Lyon, octobre 2014

Cabane au vélo

Sténopé de cabane et vélo

Un de mes premiers sténopés, cet été. Le sténopé est un… un quoi au fait ?… un art ? une technique ? une ascèse ? en tout cas un mélange d’humilité et d’enthousiasme enfantin…

transistorAh cette magie de créer avec quelques composants et un fer à souder son propre récepteur à cristal, je me souviens d’un poste de radio que très jeune homme j’avais fabriqué avec un transistor (ces composants électroniques à trois paTTTes) en utilisant comme antenne le toit en zinc de ma chambre d’étudiant.

Le sténopé c’est :

  • une chambre noire (une boîte en carton) au fond de laquelle on place un film,
  • un minuscule trou calibré (le « sténopé ») dans le devant de la chambre noire,
  • une tonne de patience (faire la pose, développer et fixer le film, recommencer ad libitum),
  • une profondeur et un grain quasi infinis antithétiques du numérique.

L’image obtenue est doublement à l’envers : négatif et inversée horizontalement.

Sténopé original