peau rugueuse
nidification haillon
paysanne dispensée, magie statique
pas étendu, chairs vermillons de mensonges,
cheveux éteints déjà sous les brises effleurées.
Quand se résorberont vos influx des hauts fonds.
Mornes avantages que le plaisir amer nourri aux feux consumés…
Qu’en biais des saisons et drames et songes, langue sèche déjà acquise,
splendides, les canines splendides, de conteuse de boue, alors…
Exécrant les divines brumes autant qu’astres galeux.
Corps presque détrempé, gagné par le rouge et l’or
dur. Découverte des courants pourris
évocation sévère, élevée
irréel cauchemar
– art triste
Plaisir d’échanger pour la première fois avec Camille Philibert dans ces Vases communicants de décembre 2014. Le principe des vases communicants ? Deux partenaires qui écrivent l’un chez l’autre le premier vendredi du mois.
prendre ce métro en sens contraire
constater qu’autour de soi aucun passager n’est inquiet
certains descendant néanmoins à chaque station
faisant sans doute discrètement demi-tour
d’autres montant tout aussi calmes les remplaçant
ayant sans doute eux aussi rebroussé chemin en sens contraire
il est temps de retourner à ton départ
caban souris / jeans tuyau délavé
chemise rayures / cravate à points bleus
mastic crème / écharpe lin / cheveux neige
anorak noir matelassé / col faux velours
veste cintrée / collier perles / béret clair
sweet fluo / pantalon à bandes Adidas / Nikes rose
imper pistache / blouson pétrole
manteau sable / porte bébé ventral bleu foncé
capuche bébé même couleur souris que le caban tout à l’heure .
Paris, ligne 8
Voix : Florence
Image : Stick people par Nemo en CC0 Public Domain
Musiques : Solar Flares, Silent Partner — YouTube audio library / Scott Joplin, Ragtime dance — CC BY NC SA public domain
Les poèmes de métro publiés ici sont regroupés sur le tag poemes-de-metro
acheter des packs d’eau des Alpes pour livraison à domicile
un scanner photo sur Le Bon Coin
des cartes de visite en promotion
un billet en tribune d’honneur pour France-Argentine
une formation en anglais chez Wall Street Intitute
des billets coupe-file pour le Salon du chocolat
des tenues de camouflage pour les week-ends à la campagne .
Paris, ligne 8
Voix : Florence — En arrière-plan : Jean-Luc Mélenchon interviewé dimanche 23 novembre par Marc Fauvelle sur France Inter dans Tous Politiques
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Relevé des principaux lieux parisiens de « Voyage de noces » de Patrick Modiano, prix Nobel 2014 — Il aurait fallu aussi relever les lieux du roman sur la Côte d’Azur et à Milan. Et les doter d’une troisième dimension « temps ».
Une voix de femme m’a dit « qu’on n’avait pas vu M. Rigaud depuis longtemps ». Est-ce que je pouvais lui écrire ? « Si vous voulez, Monsieur. Je ne vous garantis rien. » Alors, je lui ai demandé l’adresse de KLÉBER 83–85. C’était un immeuble d’appartements meublés, rue Spontini.
20, boulevard Soult
Je me suis contenté de m’asseoir sur le banc, à la hauteur du numéro 20. Les lampadaires se sont allumés. Je ne quittais pas des yeux la façade de l’immeuble, et l’entrée de l’allée latérale. Au premier étage, une seule fenêtre était éclairée maintenant, ses deux battants ouverts à cause de la chaleur. Quelqu’un habitait ce petit appartement que j’imaginais composé de deux pièces vides. Rigaud ?
Hôtel Dodds, Porte Dorée
J’avais donc prévu de changer d’hôtel tous les huit jours et de les choisir dans ces quartiers périphériques de Paris que je fréquentais autrefois. Du Dodds, porte Dorée, je comptais me transporter à l’hôtel Fieve, avenue Simon-Bolivar. Je devais partir ce soir mais je n’ai pas demandé ma note. Moi qui avais parcouru tant de kilomètres entre les divers continents, la perspective d’un trajet en métro de la porte Dorée aux Buttes-Chaumont m’a fait peur.
3, rue de Tilsitt
En tout cas, le 3 de la rue de Tilsitt avait été le domicile de la mère de Rigaud, et l’endroit où Rigaud habitait au moment où il avait fait la connaissance d’Ingrid : elle m’avait dit sa surprise quand Rigaud l’avait emmenée dans cet appartement où il vivait seul, pour quelques semaines encore, et le sentiment de sécurité que lui avaient inspiré les meubles anciens, les tapis qui étouffaient les pas, les tableaux, les lustres, les boiseries, les rideaux de soie et le jardin d’hiver…
La cité Véron
J’ai profité du 14 juillet pour me glisser dans notre appartement de la cité Véron sans attirer l’attention de personne. J’ai emprunté l’escalier qu’on n’emploie plus, derrière le Moulin-Rouge. Au troisième étage, la porte donne accès à un cagibi. Avant mon faux départ pour Rio de Janeiro, j’avais pris la clé de cette porte – une vieille clé Bricard dont Annette ne soupçonne pas l’existence – et laissé ostensiblement sur ma table de nuit la seule clé qu’elle connaisse, celle de la porte principale de l’appartement.
et aussi
Zoo de Vincennes, Rocher au Chamois, le narrateur s’assied face au lac Daumesnil.
Rue Jouffroy, l’agence de voyage, où le narrateur achète un billet d’avion pour Milan aller-retour.
Rue de Rivoli, un grand hôtel où le narrateur entre, ayant « éprouvé le besoin de téléphoner à KLÉBER 83-85. »
Rue du Faubourg Saint-Honoré, L., une illustre maison de couture où Annette fut modèle.
19 Rue de l’Atlas, où enfant habitait Ingrid avec son père
Rue d’Armaillé, le restaurant Chez Moitry
Rue Championnet, l’hôtel où a résidé le narrateur avec Annette, « cet hiver du début des années soixante, où il a fait si froid à Paris »
39 Boulevard Ornano où réside le père d’Ingrid quand il publie une annonce la recherchant.
Avenue Duquesne, l’appartement de Cavanaugh, l’amant d’Annette et le collègue du narrateur.
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Voyage de noces, Patrick Modiano, éditions Gallimard, 1990
Les citations ci-dessus sont tirées de la version électronique au format ePub que l’on peut se procurer par exemple chez Decitre au prix de 5,99€.