Le chardonneret, Donna Tartt

Vue de l'atelier avec un pied de chaise au premier plan et l'établi au fond

Et pourtant, une porte s’était bel et bien ouverte, de manière inattendue et dans un endroit fort improbable : l’atelier de Hobie. « Aider » pour la chaise (ce qui avait signifié pour l’essentiel rester planté là pendant que Hobie dégarnissait le siège pour me montrer les dommages de l’usure, les réparations bâclées et autres horreurs cachées sous la tapisserie) s’était vite transformé, chaque semaine après les cours, en deux ou trois après-midi curieusement absorbants : étiqueter des bocaux, mélanger de la colle à base de peau de lapin, trier des boîtes d’appliques pour tiroirs (« les bouts délicats ») ou parfois juste le regarder façonner des pieds de chaises sur le tour. La boutique en haut restait sombre, avec les volets métalliques baissés, mais dans l’arrière-boutique les comtoises tictaquaient, l’acajou luisait, la lumière s’immisçait en une flaque dorée sur les tables de salle à manger, la vie de la ménagerie d’en bas se poursuivait.

Le chardonneret, Donna Tartt

Atelier avec bouteille vide au premier plan et fenêtre floue en arrière-plan

Tu ne peux pas toujours adopter une perspective aussi sombre de l’existence, tu sais, c’est très mauvais pour toi.

Le chardonneret, Donna Tartt


Le chardonneret, Donna Tartt, éd. Plon, 795 pages — Titre original : The Goldfinch

Photos : fragments n°6042 et n°8047 de l’atelier, Gilles Bertin

 

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