J’avais lu Les grosses rêveuses de Paul Fournel à sa sortie, du côté de 81, une tendre et cruelle chronique de village. Et j’avais gardé le souvenir de cet auteur véloce, à l’écriture précise et déliée et savoureuse, comme un Autin-Grenier.
L’Oulipo
Paul Fournel, qui comme Mitterrand élu le 10 mai 81 président de la République, sera lui élu président de l’Oulipo 2 jours plus tard, un 12 mai de 2003. Il en était depuis 1972, introduit par Raymond Queneau.
Faire Guignol
Il y a un lien fort entre l’Oulipo et Faire Guignol, biographie romancée de Laurent Mourguet, pour laquellle j’ai interviewé Paul Fournel, pour la rubrique “Portrait pour très” du guide web Lyon Visite, dont je suis l’éditeur. Celui du langage. Laurent Mourguet, le créateur de Guignol, triturait la langue orale de son époque pour son théâtre, pour emporter ses spectateurs, il n’avait pas le choix, il devait les retenir pour qu’ils mettent au chapeau, pour qu’ils fassent tourner le cabaret de son associé à coups de pots. L’Oulipo lui à coups de contrainte sur la langue orale et écrite explore de nouveaux champs de création littéraire.
