Pour vous donner le désir de la poésie de Nadia Le Roux, j’ai voulu extraire des pépites de son recueil Mauvais jeux. Mais bernique nique ! Dur dur d’en prendre un ou deux vers isolés. Sa poésie résiste au tronçonnage. Les citations qui suivent sont des flashes de stroboscope sur une piste de danse. Des éclats furieux et sensuels. Tels dans ce poème qui donne son titre au recueil :
J’ai mal au jeu tu sais
Mal à l’eau qui jaillit tout bas du bas
du ventre
Amer-indien dit plus de nos vies d’aujourd’hui que tous les bulletins d’infos radio ou télé. Premier et dernier vers :
Nos vies coulent sur des tables de fortune.
[…]
C’est seulement un changement de monde.
Dans un long et secouant poème dialogué, Mai, songe et réalité, Nadia Le Roux prend le plein temps de la rencontre avec une des Mères de la Place de mai :
Le châle blanc des mères de la place de Mai, peint sur le sol de la place de Mai, à Buenos Aires. Image Wikipedia sous Creative Commons
Je suis assise devant elle, elle sourit
et me sert un verre de vin, la soirée
est douce, nous sommes allées
visiter la ville auparavant, je suis un
peu fatiguée et elle aussi, elle m’a
montré son foulard blanc et j’ai à ce
moment là eu la nette sensation de
toucher du regard quelque chose
d’important, de trop important pour
moi peut-être.
Ce sont des hommes du même bord qu’évoque Les clowns blancs, des hommes simples, pas des hommes de la société du spectacle :
Une sueur étouffée perle sous les maquillages des animaux
Hommes nains
Les soirs sont souvent lourds d’un air puant d’urine
Brûlant de fatigue invisible.
Nadia Le Roux sait aussi l’amour. L’écrire. Comme dans ce sublime et très court J’ai qui commence par :
Ton chaos infini aux cils
Tes vapeurs et ta sueur en peau
J’ai la raison en ruines.
Nadia Le Roux a reçu de nombreux prix. C’est ainsi que je l’ai croisée au Rencontres 2010 de l’Ecritoire d’Estieugues. Moi, avec Ma Veste, lauréatisée en nouvelles et elle, distinguée par un premier prix des lycéens en poésie. Nadia Le Roux est comme sa poésie, attachante, mouvante, entièrement là, dans le moment présent. Sensible.
Où est ta peau ? Où sont tes mains ?
L’imagination se sauve et je pense à
ma soif.
Pavé Twitter noir à droite sur l’écran qui affiche les messages postés sur Twitter par les participants et l’équipe (ça a commencé).
Je vous encourage à m’encourager pendant les 24 heuresen m’envoyant des commentaires sur ce post ou les suivants (les heures les plus dures sont en fin de nuit).
Tous les quarts d’heure, affichage des 24 nouvelles « en l’état » d’écriture (si nous jouons bien le jeu d’écrire en direct dans le « back office » du site…) + profils des 24 participants.
Suivi dans le 11ième arrondissement de Paris :
16 librairies et médiathèques du 11ième diffusent également l’événement. Voir leur liste et la carte ici.
Un coup de chapeau à Fontaine ô livre, association de développement des métiers du livre du quartier de la Fontaine au roi, qui coordonne la manifestation. Et à l’agence littéraire Pierre Astier pour l’idée de ces 24 heures.
Nous serons 24 auteurs non (encore) édités à compte d’éditeur. Nous aurons 24 heures pour écrire en direct une nouvelle. Le sujet nous sera donné au dernier moment.
La performance aura lieu du vendredi 11 juin à 20h au samedi 12 juin à 20h à Paris.
Nos ordinateurs seront branchés au net avec une webcam pour diffusion en temps réel dans 24 lieux du livre du 11e arrondissement parisien, des librairies et des médiathèques.
Un jury sélectionnera une nouvelle parmi les 24. Elle sera lue par des acteurs au 104, éditée par un éditeur du 11e et diffusée dans les libraires parisiennes.