Goody Yates était dans un triste état. Il titubait au bord de la route, les épaules voûtées, la bouche en sang, la tête cotonneuse et les tempes battantes. Il souffrait et délirait. Il ignorait où il se trouvait, ce qu’il faisait, il savait à peine qui il était. Par contre, il savait que si la douleur qui lui embrasait le crâne, pareille à une bête crachant le feu, ne diminuait pas bientôt, il allait se jeter sous les roues de la première voiture qui passerait pour en finir une bonne fois avec cette vacherie.
Lâchons les chiens, Brady Udall
(premières lignes de la nouvelle éponyme)
Lâchons les chiens, Brady Udall, éditions 10/18, parution française 1998
Photos : Atelier fragment 530 & Atelier fragment 522, Gilles Bertin
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