J’aime le train

Ce lundi matin, gare de Part Dieu, un homme devant la rame fait signe à quelqu’un à l’intérieur. Quand le TGV part, une jeune femme se met à courir sur le quai en agitant la main, elle suit le train le plus longtemps possible.

Ce lundi matin dans cette gare, un commando de jeunes gens. Combinaisons blanches, dans le dos slogan « J’aime le train ». A chaque train qui arrive, ils foncent sur les voyageurs et les applaudissent à tout rompre en leur criant des slogans de bienvenue. Impossible de deviner ce que ressent chacun de ces voyageurs. Personne ne rit ni ne sourit. Visages fermés. Quant à moi qui vais prendre mon train, je me sens gêné. Mal à l’aise.

Dans mon train au départ, assis derrière ma vitre, je pense à tous les moments que j’ai vécus là, les week-ends où j’ai retrouvé et accompagné mes enfants ici, mes parents derrière la vitre repartant vers la Bourgogne, des départs en vacances avec l’être aimé. Je vois cet homme qui fait signe, sans doute à un enfant, à cette jeune femme qui court le long du train. En quoi la mise en scène du commando « J’aime le train » pourrait-elle me faire aimer encore plus le train que tous ces moments de mon histoire intime ?

Et les cheminots ? Comme ils travaillent bien ! Trains presque toujours à l’heure. Sans oublier les techniciens, les ingénieurs qui imaginent les boggies, les caténaires, les moteurs synchrones, les voies ferrées avec leurs rayons de courbure parfaits. Et les agents toujours disponibles, très souvent gentils. Oui, gentils. Humains. Des pros.

Voici ce que j’aime : ces souvenirs, ces hommes.

La chanson (gaie) de la crise

« L’homme parle », drôle de nom pour un groupe. Un nom parlant, oui. Ecoutez sa chanson « La crise », teaser de son album « Militants du quotidien », sortie 15 juin. La chanson de la crise. Crise qui rime avec surprise car :

La vie est pleine de surprises

pour ceux qui connaissent la crise

« La crise » est une chanson gaie, entraînante, fabriquée des mots qui plombent notre quotidien radiotéléjournaux depuis des mois, qui dit la totale désillusion de de de… mais de qui ?… au choix, désillusion d’une génération, d’un peuple, de la « France d’en bas », oui, la fin des quelques illusions qui demeurèrent les dernières. Reste comme le glisse la chanson sur le net :

On est vivant, qu’est-ce que tu veux de mieux ?

Alors on danse sur le monde en morceaux.

A écouter absolument pour pas criser seul dans son coin coin, pour se (re)gonfler la vie, en attendant l’album le 15 juin.

La page MySpace de « L »homme parle » : http://www.myspace.com/lhommeparle